Ce 8 mai 2016, au moment où le président de la République dépose sa Gerbe au pied de la statue du général De Gaulle sur les champs Elysées, comment ne pas s’interroger après avoir vu « Les hommes de la victoire », ce documentaire de Philippe Tourancheau paru il y a 2 jours sur la chaîne « RMC découverte ».
Ne devrait-il pas plutôt déposer cette gerbe au pied de la statue du général Leclerc, porte d’Orléans à Paris ?
Le rappel ci-après ne justifie-t-il pas cette question ? Et bien d’autres.
« Les hommes de la victoire », documentaire de Philippe Tourancheau paru sur la chaîne « RMC découverte » le 6 mai 2016, apprend d’intéressants rapports entre ces hommes « entrés dans la légende de la seconde Guerre mondiale ». « La 2e Division blindée du général Leclerc et la 1ère Armée (en fait l’armée B) commandée par le général de Lattre de Tassigny ».
La première, la 2e DB contribue au débarquement le 1er août 1944 sur la plage UTA beach en Normandie ainsi qu’avec les Américains aux combats jusqu’à la prise d’Alençon le 12 août. Le général Leclerc veut poursuivre sur Paris, mais les Américains veulent d’abord les ports pour les ravitaillements. Donc contourner Paris, Paris appelé à la révolte le 18 août. Le 23 les hommes de Leclerc sont à Rambouillet, le lendemain en route pour Paris et le 25 août 1944 entrée de Leclerc Porte d’Orléans, Paris libéré, gare Montparnasse il signe le lendemain cette Libération. Puis De Gaulle arrive à 17 heures : « Paris outragé,…,Paris libéré »… mais pas par lui ; puis le lendemain sur les champs Elysées.
La seconde, l’armée B en provenance d’Afrique sous l’autorité du général de Lattre de Tassigny, débarque en Provence le 15 août 1944 puis délivre Toulon et Marseille. Ensuite Lyon le 26 août, fêtée le 3 septembre, après libération de la montagne malgré les ponts détruits par les Alliés.
Les troupes allemandes remontent alors vers l’Allemagne, protégée de l’armée B par un train blindé. Après avoir immobilisé sa locomotive, la 2e DB avec le général Leclerc libère la France du 8 au 11 septembre 1944. Le lendemain, jonction de l’armée B et de la 2e DB.
Le 14 septembre Leclerc part à la conquête de l’Est, pour la première fois la 2e DB doit reculer sur la Moselle. 3 jours après elle est reprise par Leclerc, ainsi libérée le 19 septembre, et les troupes allemandes pourchassées.
Un décret du général De Gaulle nome alors « 1ère armée » l’armée B. En même temps un 2ème neveu de De Gaulle vient y commander une nouvelle unité en provenance d’Afrique du Nord (un 1er neveu, de la 2e DB, apporte à plusieurs reprise son témoignage dans le documentaire).
Les Allemands se défendent fort, l’avancée est moins rapide, d’autant que Leclerc reçoit l’ordre de cesser son avancée, « un ordre américain ». Un mois d’arrêt.
Fin octobre, Leclerc organise la prise de Baccarat. « Grâce à un incroyable sens tactique » par la forêt Mandon, dont il sort au matin du 31.
Puis De Lattre attaque pour la libération de Belfort et Mulhouse.
Le 20 novembre Leclerc lance son attaque vers Strasbourg, libéré le 22 après Saverne, la veille. Le 23, le drapeau français flotte sur la cathédrale.
Leclerc continue vers l’Allemagne, 5000 soldats allemands sont faits prisonniers. Mais la 1ère Armée ne remonte pas pour rejoindre Leclerc. De plus, mal équipée, la 2e DB souffre le froid hivernal.
Et là, les troupes de la 2e DB passent sous les ordres de de Lattre de Tassigny. De Gaulle ne tient pas compte des lettres de Leclerc contestant les méthodes de de Lattre. Ce dernier commandant l’armée est en prise directe avec de Gaulle. Le 2 février 1945 Colmar est « libéré par de Lattre » (et non Leclerc !).
Prendre une part active dans l’achèvement de l’Allemagne (avec le neveu de De Gaulle), le 29 avril entrée dans le camp de Dachau, 4 jours après le chalet d’Hitler en montagne. Les troupes soviétiques sont rejointes par les Alliers. La bataille de Berlin fait 100 000 morts.
Le 8 mai 1945 la capitulation est signée à Berlin. La France représentée par de Lattre qui constate à son arrivée qu’il n’y a pas de drapeau français.
Ce 8 mai, aussi jour de « massacres de Sétif ». Mais « De Gaulle ne le sait pas » précise-t-on aussitôt, « c’est le général Duval qui est en Algérie ». Ah bon …