"Yes we can", est-ce "tout devient possible" ou le contraire ?
Depuis l'élection de Barack Obama et sa triomphale investiture, certains en font le même slogan, la même vision, les mêmes présidents. Ceci dans l'acceptation ou l'indifférence générales comme souvent. Mais laissant une trace de plus dans les esprits et les mémoires, information ou abus, voire supercherie ?
Objectivement d'abord, "Yes we can" est actif tandis que "tout devient possible" est passif, distinction déterminante pour un slogan politique, la volonté de maîtrise pour l'un, l'habileté pragmatique pour l'autre. Le courage pour l'un, ( de plus avec une référence historique, le "Yes" ), l'opportunisme pour l'autre. Donc le respect de l'électeur pour l'un, contraire à l'autre qui l'incite plutôt à l'acceptation. Ce qui s'est manifesté d'ailleurs dès les premiers actes forts des deux mandats, façon de fêter la victoire, décisions sur leurs revenus ou ceux de leurs proches.
A quoi bon, dira-t-on, revenir sur ce que l'Histoire ne retiendra sans doute pas, sinon comme une péripétie électorale ? D'autant qu'en bons slogans tous deux sont attrappe-tout
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De plus, si "Yes we can" engage, alors que "tout devient possible" tend à illusionner, la différence tient sans doute aussi du contexte : un président américain s'adresse à un pays réactif, historiquement dynamique et ouvert, alors qu'en France l'accueil est plus complexe, autant créatif que craintif, contestataire mais plutôt conservateur. Il n'en a pas toujours été ainsi cependant, l'Amérique ne lui doit-elle pas justement les fondements de sa réactivité ? Les lumières, la révolution..., ce qui nous a quitté depuis deux générations, depuis que nous sommes enfermés dans un système incapable de résoudre les problèmes qu'il a créés et qui le plombent, l'injustice économique et sociale, chômage, endettement, pauvreté, un système de moins en moins respectueux des citoyens et de leur travail, un système fondé sur l'opportunisme plus que sur la volonté réelle de sortir le pays de ses difficultés, ce que laisse espérer le "Yes we can".
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