"Françafrique, la Raison d'Etat" hier soir 9 décembre 2010, sur les écrans de télévision, enfin le vrai visage du gaullisme !
Enfin le revers de la médaille des "30 glorieuses" présenté au public !
Qu'un tel attribut ait pu être osé pour cette période, on vient d'en voir les fondements dans le documentaire de Patrick Benquet, en dit long sur ses pratiques.
Le documentaire s'ouvre pourtant avec complaisance à propos de 1945, excluant De Gaulle des difficultés annoncées avec l'Afrique, oubliant sa responsabilité dans le massacre de Sétif, en grande part à l'origine des conflits à venir.
Tout au long de cette rétrospective, incontestable puisque les acteurs encore vivants s'y expriment, la politique africaine de ce génie de la communication révèle son mépris des peuples, de la démocratie, des humains, que de misère et de morts alors et après, les peuples africains négligés.
Ce n'est pas tout, se trouve ici confirmé que nous devons bien à sa politique africaine les principales difficultés que nous rencontrons depuis 1945 et surtout à présent (1) :
- outre sa destabilisation de la démocratie et un retour au pouvoir sans grands scrupules,
- du fait d'une décolonisation ratée, d'arrangements malsains au lieu d'une vraie coopération, sans aucun doute possible autrement du fait d'une complémentarité objective, non seulement économique mais sociale, donc féconde, de part et d'autre,
- l'affaiblissement relatif de l'EurAfrique face aux USA, avec ses conséquences multiples, notamment avec la mondialisation, le pouvoir de l'argent et leurs dérives,
- l'appauvrissement des peuples africains, jusqu'à l'extrême, la faim, la mort, ainsi que des échanges, extrêmes aussi, d'un côté les milliards des affaires, de l'autre la nécessité d'émigrer pour survivre,
- l'exploitation politicienne et sociétale en France de cette immigration, sur fond de racisme ainsi entretenu, aussi exécrable que celui qui a conduit au gâchis actuel,
- des institutions, à l'image de leur fondateur, affaiblissant les principes républicains, le respect, la représentation nationale, l'égalité, l'école, les services publics...
Cela pour s'en tenir à l'essentiel, paradoxalement ignoré. L'éloge quasi-unanime fait au grand homme aujourd'hui n'est-il pas en effet significatif de son héritage ?
Trevor Narg (le 10.12.10 sur Rue89)
(1) Clip édité sur Internet le 13 juillet 2009,
http://www.youtube.com/profile?user=trevornarg#p/u/115/DfDu51Gjdvs
91e dans "125 CLIPS, autant de sujets de réflexion" édité chez Thélès :
Migrants
Que de souffrances ! Que de honte !
Le pire imaginable depuis 1945.
Imaginons qu'alors, la France gaullienne
respectât les Africains, qui s'étaient battus
pour la France, eux, en première ligne
sous le feu ennemi, les mêmes droits
chez eux, mêmes retraites de guerre,
et sans massacre à Sétif en réponse.
Imaginons au lieu de la méfiance,
de la haine parfois qui suivirent,
à l'avantage des USA et autres intéressés,
une décolonisation dans la coopération, sincère,
développant l'Afrique au lieu de l'exploiter,
au mains de roitelets complices.
De plus 30 ans après, autre mépris,
celui de la mondialisation libertaliste,
lui préférant l'Asie, "plus travailleuse".
Sans ce traitement au racisme sous-jascent,
la distance, l'absence puis l'effervescence
qui ont suivi ici n'y ont rien pu, Africains
et Européens ensemble, l'Amérique
ne serait pas seule puissance mondiale,
l'Afrique avec 1/3 des gens affamés,
avec des migrants, dans la souffrance,
et l'Europe dans la honte.
http://aquandlereveil.vox.com
13 juillet 2009 - Du Ghana, le président Baoba a raison quand il s'adresse aux Africains : plus que la colonisation, c'est sa décolonisation qui a nui à l'Afrique. http://aquandlereveil.vox.com
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