Les accords d'Evian, 50 ans après leur signature ce 19 mars 2012.
Voici une contribution proposée ce jour anniversaire.
Pour en avoir constaté et fait rectifier un de ses effets, pervers pour certains échanges entre l'Algérie la France, je crois utile de l'évoquer en cet anniversaire.
Les entreprises françaises y travaillant, du fait de ces accords bénéficiaient d'un régime "privilégié", à savoir qu'elles n'étaient pas soumises à la taxe forfaitaire de 4% imposée aux autres entreprises étrangères qui, elles, étaient dispensées du régime fiscal local.
Ainsi se présenta cet "avantage" qui, de fait, dissuada pendant 25 ans la réalisation de travaux par des entreprises françaises en Algérie, de logements en particulier.
Un exemple significatif de ces accords ? En tout cas un exemple de la gestion gaullienne avec ce pays. Un premier pas décisif l'avait ouverte en 1945 à Sétif, avec le massacre d' "indigènes" par l'Armée le jour où se terminait une guerre où beaucoup d'entre eux s'étaient battus pour la France.
Le documentaire paru le 11 mars sur France 2, "Guerre d'Algérie, la déchirure", y fait allusion comme point de départ de cette déchirure et sa guerre déclenchée 9 ans plus tard. Sans toutefois citer l'autorité à la tête du pays alors, de retour peu après la manifestation du 13 mai 1958 à Alger, encore en sauveur, cette fois avec la Ve République, proposée et obtenue quelques mois plus tard. Puis l'autodétermination, en soi respectable, moins en pratique. La torture, "le mal absolu", perpétuée, des corps jetés dans la Seine le 17 octobre 1961 et le triste sort réservé aux Harkis en 1962, massacrés en Algérie, parqués en France, le départ des Pieds noirs, une sacrée déchirure en effet.
Une responsabilité qui ne se limite pas à l'Algérie d'ailleurs. Elle se retrouve dans l'ensemble de la "Françafrique", objet d'un remarquable documentaire également sur France 2. Là encore le Président exonéré du rôle essentiel qu'il a joué avec son collaborateur direct M. Foccart, et Sétif n'y est pas évoqué.
Anecdotique ? Mais n'en résulte-t-il pas une grande part des problèmes qui se posent à la France et à l'Afrique aujourd'hui : un présidentialisme excessif, une pauvreté imposant l'émigration massive, entre autres, des questions évoquées dans l'essai "Plus de respect ? 6 solutions" (Thélès). Mais aussi l'influence sur les mentalités d'un exemple historique adulé, non contesté, en l'occurrence le racisme sous-jacent et son exploitation actuelle.
La campagne pour l'élection présidentielle, autre héritage de cette gestion, n'en témoigne-t-elle pas aussi ?
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