On vient d’apprendre que les services du Renseignement étaient au courant du projet d'attentat quelques jours avant l'attaque assassinant le prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016. Et que ces services, se rendant compte de leur erreur, auraient tenté de dissimuler leur bévue en post-datant les documents les mettant en cause. Accusations rejetées par la Préfecture de police, mais reconnues quant aux informations que ses services ont eu de l'un des assassins…
Le Canard enchaîné du 19 avril 2017 nous apporte un nouvel élément, de poids, montrant le comportement des gouvernements français en place depuis janvier 2013 face au risque terroriste :
Le réveil enfin ? écrivais-je le 4 février dernier sur la contribution de Vincent Nouzille « Erreurs fatales », commençant par « Que ce soit par aveuglement, naïveté ou passivité, nos présidents successifs ont, depuis plus de trente ans, commis des erreurs fatales face au terrorisme, avec des conséquences graves pour notre sécurité...»
« Nos années de plomb - Du Caire au Bataclan : Autopsie d'un désastre - Enquête sur un mensonge d'État » de Philippe Cohen-Grillet, édité par « Plein jour édition»
« Bataclan : les 200 minutes qui ont boulversé la France », le FOCUS de C8 le 23 octobre 2016
Ainsi peut-on lire parmi les commentaires
- sur ce livre « …un terrible 'loupé' des autorités françaises. » ;
- sur cette émission « certaines voix s’élèvent pour affirmer que le drame aurait pu être évité. »
Entre autres y est confirmé que depuis des années des autorités françaises en savaient le risque sans que la sécurité de la salle n’en ait été renforcée, ni que la direction du Bataclan n’en ait été informée.
Et s’il n’y avait que le Bataclan ? Et Charlie Hebdo ? Et les victimes de Merah ? Cela fait beaucoup, surtout quand on sait la médiatisation qui en a été tirée. Pourquoi cela ?
Dans son dernier livre qui vient de paraître, « Erreurs fatales », Vincent Nouzille y contribue à son tour.
Ainsi résumé : « Que ce soit par aveuglement, naïveté ou passivité, nos présidents successifs ont, depuis plus de trente ans, commis des erreurs fatales face au terrorisme, avec des conséquences graves pour notre sécurité.
Improvisations après les attentats, réformes retardées ou bâclées, gestion chaotique des prises d’otages, marginalisation des juges, déni de la montée du djihadisme intérieur, failles du renseignement, confusions diplomatiques, faux pas militaires, comme en Libye ou en Syrie, dérapages en Afrique : la liste est longue.
Longtemps, nos présidents ont cru que la France serait protégée par un dispositif judiciaire et policier qu’ils croyaient efficace. Mais le feu couvait, les alertes ont été nombreuses, et nos gouvernants ne les ont pas entendues, y compris au lendemain des attaques meurtrières de 2015, dont certaines auraient pu être évitées. Alors que plusieurs vagues d’attentats ont mis en lumière les carences du pilotage de la lutte antiterroriste et du renseignement, ainsi que l’absence de coordination et de prévention, rien n’a été fait pour y remédier efficacement. »
Volontaires ou non, ces erreurs résulteraient-elles du hasard ? Question qu’appellent leurs effets, leur usage et leurs conséquences, mobilisation, protection, stigmatisation. Questions posées depuis 5 ans ici, avec « à quand le réveil ? ».
« Nos années de plomb - Du Caire au Bataclan : Autopsie d'un désastre - Enquête sur un mensonge d'État » de Philippe Cohen-Grillet, édité par « Plein jour édition»
« Bataclan : les 200 minutes qui ont boulversé la France », le FOCUS de C8 le 23 octobre 2016
Ainsi peut-on lire parmi les commentaires
- sur ce livre « …un terrible 'loupé' des autorités françaises. » ;
- sur cette émission « certaines voix s’élèvent pour affirmer que le drame aurait pu être évité. »
Entre autres y est confirmé que depuis des années des autorités françaises en savaient le risque sans que la sécurité de la salle n’en ait été renforcée, ni que la direction du Bataclan n’en ait été informée.
Et s’il n’y avait que le Bataclan ? Et Charlie Hebdo ? Et les victimes de Merah ? Cela fait beaucoup, surtout quand on sait la médiatisation qui en a été tirée. Pourquoi cela ?
Après un "Euro" sans problèmes de sécurité et l'auto satisfaction qui s'ensuivit, cela n'a pas duré. La Fête nationale s'est mal terminée. A Nice cette fois.
En cette soirée estivale et festive sur la Promenade des Anglais, un camion. Et 84 morts.
Que de précautions pour préserver à présent le « voyou » (selon son avocat) Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre à Paris, sauvé puis livré par les Belges après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016. Une vedette médiatisée aujourd’hui en France. D’autant plus surpren ant que pour tous ses attentats précédents depuis ceux de Merah en 2012, les assassins en ont été tués par les services de sécurité alors qu’ils auraient pu être arrêtés (au besoin blessés aux jambes seulement comme Abdeslam par la police Belge) : Mohamed Merah, Chérif et Saïd Kouachi (*), Amedy Coulibaly notamment.
* Souvenons-nous sur les écrans, leur sortie du massacre, tranquillement avant que recule la voiture de police et qu’ils traversent Paris sans arrestation : Voir cette photo
Leur interrogation aurait pu obtenir des informations utiles à la sécurité du pays. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ? La politique sécuritaire en aurait-elle pâti, ainsi que ses effets, tant en France qu’en Afrique et au Moyen-Orient ?
« Charlie Hebdo » : dépôt d’une plainte contre X pour homicide involontaire
Le Monde.fr avec AFP | 05.01.2016
« … Ingrid Brinsolaro, l’épouse d’un policier tué lors de l’attaque contre Charlie Hebdo, a déposé lundi 4 janvier une plainte contre X pour tenter de lever le voile sur d’éventuels manquements des services de renseignement.
… Le mari d’Ingrid Brinsolaro, Franck Brinsolaro, était le policier chargé de la protection de Charb, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire satirique. Les deux hommes ont été tués, ainsi que dix autres personnes, lorsque les frères Kouachi ont fait feu dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo.
… Mme Brinsolaro se demande si les autorités n’ont pas sous-estimé les menaces qui pesaient sur l’homme que son mari devait protéger, notamment à la suite de nouvelles menaces formulées contre lui par Al-Qaida. Des menaces que Charb aurait fait remonter, via M. Brinsolaro, à la hiérarchie policière.
La plainte s’interroge aussi sur la réaction des autorités à la suite du signalement d’un témoin, un journaliste travaillant à proximité des locaux de Charlie Hebdo. Ce dernier avait, quelques semaines avant les attentats, rencontré un homme, stationné dans la rue de l’hebdomadaire, qui lui avait demandé si c’était « bien là qu’on critiqu[ait] le Prophète ». Ce témoin avait alors alerté la protection policière de Charb et un rapport aurait été rédigé au sujet de cet incident…. »